Le Fort

Le village fortifié

"La portion la plus ancienne du lieu était entourée de remparts, avec tours et fossés. Cette enceinte primitive, appelée le Fort (dans les Reconnoissances : fortalitium, castrum, clausura , villa), n’embrassait que les maisons qu’on voit encore groupées sur les parties méridionales et occidentales de l’Eglise, et elle ne renfermait guères que 50 feux : l’église, l'ancien cimetière attenant, et le presbytère lui servaient de fortifications à l’orient et au nord. 

Vers 1660, M. Agarn, curé de Villegailhenc obtint du conseil de la communauté, l’autorisation de pratiquer l’ouverture qu’on voit au mur septentrional du presbytère , à la condition qu’il la ferait refermer si la guerre venait à se rallumer plus tard. (Délibérations de la Communauté de Villegailhenc, aux Archives de la Commune.).

Vers le milieu du 18“' siècle on acheva de détruire quelques tours de l’ancien fort, et l’on combla les fossés de la vieille enceinte , au moyen de quoi l’on forma la place publique du lieu. 
La deuxième partie du village, formée des maisons bâties autour de la place , au sud , à l’est et à l’ouest de la première enceinte, sont, pour la plupart, d’une construction plus récente, probablement du 15e au 16e  siècle. Cette section est désignée dans les anciennes Reconnoissances sous la dénomination de Barri du Rahus, ou de la Chapelle [1], ( Reconnoissances de 17-11 ).

On trouve dans les Reconnoissances quatre faubourgs (barris) correspondant aux quatre angles du Fortalitium : Barri de Rahus ou Reus au N.-O. ; —de Las Combos ou La Combe , S.-O. ; —du Carayrol, au S. E. ; — de Merdonis au N.-E.; Même un cinquième, ad Coronas , au levant. Ces diverses dénominations sont celles des territoires correspondants. — Le Four banal « Furnùm veterem,» était situé au barri de las Combos.

Enfin, la troisième partie du lieu et la plus récente, est celle qui comprend les maisons situées au-delà de la rivière de Trapel et du pont. On doit tenir pour certain que cette partie a été bâtie depuis la construction du pont jusqu'à nos jours ; elle est désignée sous la dénomination de « Barri de las Combes» "

Le rahus [1]

"Il y avait une petite chapelle , située au N.-O. de Villegailhenc, quasi attenante au village , au barri du Rahus , sur le bord septentrional du chemin de la Bastide-Rougepeyre. On allait à cette chapelle régulièrement à la procession du Corpus, et en outre , On s’y rendait processionnellemenl pour y faire des prières, afin de conjurer les orages." ( Archives de la Commune, 19 avril 1647.).

Le fort est pris en 1589

"Le duc de Joyeuse , pour se soutenir , eut recours au roi d'Espagne... . Ce prince lui envoya quelques compagnies de cavaIerie , sous les ordres de Don Pedro Pacheco ; elles furent mises , partie à Villegailhenc , à deux lieues de Carcassonne, et partie à Saint-Couat, dans le diocèse de cette ville , et à Roquecourbe , dans celui de Narbonne. Le vicomte de Mirepoix , résolu d'enlever ces troupes dans leurs quartiers , partit de nuit , avec un corps d 'infanterie , appliqua le pétard à la porte de Villegailhenc et emporta ce village. Les habitans et les Espagnols se réfugièrent dans l'Église, où ils tinrent ferme ; et le Vicomte n 'étant pas en élat de les forcer, se relira , après avoir pillé le village et pris 50 chevaux." ( Hist. générale de Languedoc. L XLI. 43. d'après les Mémoires de Gaches.).
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